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Biographie sommaire

 

Mokhtar Lakehal Bouhadi Amar est né en 1949, dans la commune mixte d'El Gaada, à 50 km d'Oran (Algérie), d'une famille de la noblesse arabe (chourfa), les Mhadja considérés comme les descendants de l'imam Idris Ier, fondateur de la première dynastie orientale du Maghreb (de Fès à Tlemcen, de 788 à 974). Il fait partie de ces jeunes Algériens des années soixante qui ont été contraints, par le harcèlement de la propagande du parti unique FLN, d'interrompre leurs études pour remplacer les coopérants techniques repartis après les nationalisations de mai 1968. Cette rencontre avec le monde du travail lui fait découvrir l'envers du décor révolutionnaire. Titulaire du Probatoire du DECS (Diplôme d’Études Comptables Supérieures), en décembre 1973 il réussit à obtenir la fameuse "Autorisation de sortie du territoire national", imposée aux Algériens, par le dictateur Houari Boumediene, et vient s'installer à Paris, sans bourse ni aide familiale, dans l'espoir de réussir les trois Certificats du DECS à Paris II-Assas, la seule Université parisienne qui préparait à ce diplôme. Mais dès son arrivée, une "erreur" administrative l'oblige de changer d'université et d'orientation, car une secrétaire bienveillante qui aurait perdu son dossier d’inscription, lui adressa avec une superbe outrecuidance :  « revenez l’année prochaine, on vous inscrira». Mokhtar Lakehal ne reviendra pas l’année prochaine dans ce fief de l’extrême droite (le GUD et compagnie), son destin le conduira ailleurs. En tant que salarié, il sera accueilli dans une autre université (Paris-VIII-Vincennes) où il fut contraint de changer d’orientation. Il entreprit alors des études de sciences économiques, puis de sciences sociales et mathématiques appliquées, qu'il terminera en 1990, malgré toutes sortes de péripéties et d'obstacles, par un Doctorat d'État ès sciences économiques (Université de Paris-X, Nanterre). Entre avril 1973 et juin 1978, il réussit à obtenir cinq titres universitaires français : le probatoire du DECS (Académie d’Aix-en-Provence, 1973), la licence d’économie politique (Paris-VIII, 1975), la licence de sciences sociales et mathématiques (Paris-VIII, 1977), la maîtrise de sciences économiques (Paris-I, Panthéon-Sorbonne,1977), le DEA de Sciences économiques (Paris-X, Nanterre, 1978). Pendant cette période, il continua d’exercer à plein temps son métier de comptable, en intérim, dans de nombreuses sociétés françaises et étrangères installées à Paris et dans la région parisienne. Il continua à inscrire ses trimestres pour sa retraite et assista stupéfait à l’hécatombe d’échecs de ses camarades étudiants à plein temps  — étudiants français de souche entièrement entretenus par leurs parents —  qui apparemment fréquentaient l’Université pour un tout autre motif que l’amour de la Connaissance et l’Obligation de dormir chaque nuit moins sot que la veille.

Depuis 1979, il a enseigné les Sciences économiques et sociales dans de nombreux établissements à Paris — Institut Charlemagne, ISG, Prépasup-IPESUP, Université de Paris-XII-Val de Marne, CNFPT, Paris-III Sorbonne Nouvelle, Paris-IV Sorbonne, Sciences-Po Paris, et dans d’autres établissements  — à différents niveaux — Bac, BTS, DEUG, Licence, Licence professionnelle, Écoles de commerce, Formation professionnelle, Concours HEC, Concours administratifs catégorie A, IPAG — et collaboré pour une centaine d'articles dans de nombreux médias — Le Monde, La Croix, Algérie Actualité (Algérie), El Watan (Algérie), Le Matin (Algérie), Défi Sud (Bruxelles), Libération, Rebondir. Mokhtar Lakehal a participé à plusieurs émissions radiophoniques (France culture, Radio France international, et des radios libres) dans les années quatre-vingts, mais a cessé depuis 2001 toute collaboration avec les journaux et revues, pour se consacrer uniquement à l’enseignement supérieur, la recherche et la publication d’ouvrages pédagogiques. En 1984, il fonde le laboratoire indépendant de recherches LARMISES et anime ses publications ; une association à but non lucratif et à caractère éducatif et scientifique qui ne reçoit aucune aide publique ou privée. Cependant, sa lourde charge d’enseignement ne l’a pas empêché  de publier près d’une cinquantaine de titres chez LARMISES, DUNOD, PUF, L'HARMATTAN, VUIBERT, ELLIPSES, Gualino LEXTENSON ÉDITIONS. Depuis 1997, il est chargé de la Direction-Coordination d'ouvrages pédagogiques et de méthodologie pour la préparation aux concours grandes écoles commerciales et concours administratifs catégories A et B. Entre 1992 et 1996, il présenta sa candidature dans plusieurs universités parisiennes et en province et découvrit, grâce à un rapport d’un membre du CNU (Conseil National des Universités, organisme chargé de qualifier les candidats) que le fait d’être « de nationalité algérienne » et « de sembler avoir toujours vécu à Paris » comptait beaucoup plus qu’il ne le croyait, dans un dossier scientifique, pour les économistes académiques français. Il découvrit également, lors de sa dernière candidature en 1996 dans l’Université de Paris-XII, l’importance d’être soutenu par un réseau et l’handicap de produire trop d’ouvrages par comparaison aux travaux des membres d’une commission de spécialistes chargée de juger vos capacités d’enseigner et de produire de la connaissance. Il décida de ne plus jamais présenter sa candidature dans aucune université française pour un poste de titulaire et remit tous les rapports et lettres concernant cette période (1992-1996) de tentative de titularisation, à un avocat, Maître Georges Guermonprez, qui était également docteur d’État en Sciences économiques et fréquentait l’Université depuis très longtemps. Un dossier a été publié comme  témoignage  factuel sur les pratiques universitaires de recrutement, sous le titre : L’affaire Lakehal, la condamnation de l’indépendance intellectuelle, Éditions L’Harmattan, 1997. Mokhtar Lakehal était persuadé depuis les années quatre-vingt qu’il faudra réformer, non pas l’Université qui se porte toujours bien lorsqu’elle est entre de bonnes mains, mais uniquement les universitaires qui se sont constitués en corporations, en réseaux d’affinités, en groupes de pression. Il publiera un article, Réformer les universitaires (quotidien LA CROIX du 16 janvier 1996), dans lequel il donna des conseils à ceux qui ont échoué dans leur tentative de modifier les pratiques corporatistes.

 


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